Retour sur Innopolis Expo 2025


📅 Deux jours d’inspiration, d’échanges et de rencontres1ᵉʳ et 2 avril 2025 Pour cette nouvelle édition d’Innopolis Expo, l’équipe d’EspriTerritoires était sur le pont pour connecter, inspirer et accélérer la transformation des territoires. Entre stands innovants, conférences engagées et rencontres inattendues, ce salon a une fois de plus prouvé qu’il est le lieu où se dessine l’avenir des villes et des collectivités.

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Cybersécurité et IA : les territoires passent à l’action

Retour sur la rencontre EspriTerritoires du 7 février 2025 à la Mairie du 17ᵉ arrondissement de Paris


Un constat urgent : les territoires en première ligne face aux cybermenaces

En 2024, 1 collectivité sur 3 a subi une cyberattaque (source : ANSSI). Ransomware, fuites de données, perturbations des services publics… Les territoires sont devenus des cibles privilégiées. Pourtant, seules 15 % des communes de moins de 20 000 habitants disposent d’un plan de cybersécurité.

C’est pour répondre à ce défi qu’EspriTerritoires a organisé, en partenariat avec la Mairie du 17ᵉ arrondissement de Paris, une rencontre exceptionnelle le 7 février 2025. Avec Geoffroy Boulard (Maire du 17ᵉ et Vice-Président de la Métropole du Grand Paris) et des experts de premier plan, les participants ont pu comprendre les risques, découvrir des solutions concrètes et initier des collaborations.

Lancement réussi pour le Club des Décideurs publics

Vendredi 1er Avril 2022. Jean-Philippe et Sacha nous attendent à l’entrée du somptueux et prestigieux salon « La Pagerie » du mythique hôtel « Napoléon » à deux pas de l’Arc de Triomphe. Nous retrouvons ces deux entrepreneurs, élégants et sourires accrocheurs.

Les membres du club arrivent, les poignets de mains s’enchainent, organisé, l’un place des badges sur les vestes des membres, l’autre place leurs hôtes autour d’une configuration cabaret pour ce lancement.

L’invité d’honneur était Monsieur Gaspard Gantzer, ancien conseiller de la communication du Président François Hollande.

Jean-Philippe Delbonnel se place derrière le pupitre pour le discours inaugurale

Ce Club est le fruit d’une longue réflexion, d’un dévouement certain pour nos collectivités locales et d’un engagement profond depuis + de 10 ans au service de notre république dans nos territoires.

Vous le savez, ce club à pour ambition de nous rassembler, de nous réunir, qui que nous soyons, qu’importe d’ou nous venons tout en mettant de coté nos appartenances politiques respectives car ce qui fait la richesse de nos territoires c’est vous ! ces femmes et ces hommes engagés, passionnés et déterminés à faire rayonner nos communes.

Sacha Gaillard poursuit à son tour

Le Club ne propose pas que du contenu de qualité au travers notamment de nos lettres mensuelles ou de notre magazine annuel ; nous ne sommes pas uniquement là pour se rencontrer au travers de petits-déjeuners thématiques structurants et impactant ; nous ne sommes enfin pas là seulement pour vous permettre d’intégrer un réseau puissant de Décideurs Publics regroupant en son sein des DGS, des Directeurs et Chefs de Cabinet, des élus… Nous sommes bien plus encore, nous souhaitons être les véritables relais d’une parole justement trop peu relayée, nous souhaitons valoriser nos membres, nos pratiques et nos idées dans l’objectif certain de remettre les territoires au cœur des problématiques nationales.

Adresser l’échelon communal c’est l’assurance de pouvoir parler de politiques publiques sans trop de clivage partisan ; c’est faire en sorte de replacer les collectivités territoriales et en particulier les communes au cœur du dispositif de décentralisation et des politiques publiques à mener.

Nous souhaitons au travers de ce Club, créer les conditions d’un large rassemblement de Décideurs Publics pour favoriser la collaboration, le partage d’expérience et de projets ainsi que l’entraide au sein d’un cercle de confiance.

La matinée à été fortement animé part Gaspard Gantzer qui à délivré ses meilleurs idées conseils et astuces pour une communication politique forte et impactante.

Sacha GAILLARD | Gaspard GANTZER | Jean-Philippe DELBONNEL

L’homme est brillant, passionnant, chaleureux et modeste

De la même promotion de l’ENA qu’Emmanuel Macron, il a travaillé avec Bertrand Delanoé à la mairie de Paris, avec Laurent Fabius au Quai d’Orsay puis a été appelé auprès de François Hollande à l’Elysée dans les pires moments d’un Président alors (très) impopulaire. Cette expérience intéressante lui permet de confier des conseils utiles, notamment sur la communication publique dans un contexte qui évolue constamment avec:

– Une accélération du temps liée, notamment, aux chaînes d’infos en continu

– Une universalité de lieux: un événement en Australie peut chasser une information locale ou nationale

– Une diversité des émetteurs d’informations avec la multitude des canaux, internet et des Influenceurs Face à ces bouleversements qui changent le métier des communicants, il énonce quatre principes qui paraissent simples sur le papier:

– La communication doit être au service du fonds

– Elle doit être incarnée par un (bon) porte-parole

– Il faut surfer sur l’actualité en prenant les bonnes vagues

– Il faut oser, prendre des risques A l’écouter, on comprend que les règles ont changé et que l’époque où il suffisait de rédiger un communiqué de presse est complètement dépassée Une leçon pour chacun des responsables de la communication de nos collectivités !

« La forme c’est le fond qui remonte à la surface« .

Victor HUGO

Les membres du Club des Décideurs publics ont pu apprécier ce temps d’échange extrêmement passionnant autour d’un petit déjeuner conviviale et dynamique.

Les membres fondateurs du Club des Décideurs Publics

1er petit déjeuner autour des enjeux de la communication publique

Ludivine Vanthournout, Guillaume Lesage, Sacha Gaillard, Jean Philippe Delbonnel et George Philip Chartier

TEMOIGNAGE – Une coordinatrice d’un centre de vaccination engagée & volontaire

Après avoir terminé mon Bachelor en Sciences (BS) à l’Université de Boston aux Etats-Unis ; je décide d’emménager à Paris, fin 2020.

Dès mon arrivée, je m’emploi à trouver un emploi dans le domaine de la Santé Publique / Médicale. Le premier emploi qui m’a été confié a été celui d’assistante médicale. Compte tenu de la crise sanitaire que nous traversons, mon rôle a rapidement évolué. J’ai été placée au centre de vaccination local du 9ème arrondissement de Paris. Face à l’augmentation du nombre de personnes souhaitant se faire vacciner, (passant de 200 à 1200 en 1 semaine), l’organisation était plus qu’essentielle ; moment particulièrement opportun pour mettre mon diplôme universitaire en pratique. J’ai donc commencé à prendre en charge l’organisation et m’assurer de la bonne marche opérationnelle du centre de vaccination auquel j’étais affecté.

Quelques mois suivants, j’ai eu l’occasion de rencontrer une personne travaillant au sein de la Mairie de Saint-Cloud. Celle-ci m’a fait savoir qu’un centre de vaccination allait ouvrir prochainement dans cette commune.

A la différence de celui du 9ème arrondissement, celui-ci a été géré par la Mairie directement. Le besoin en recrutement de professionnels issus du domaine de la Santé était bien réel. Il fallait venir renforcer les équipes sur le plan opérationnel et organisationnel. En effet, le professionnel qui gérait le centre avait des connaissances pratiques et médicales mais devait renforcer ses équipes sur les aspects organisationnels. Personne n’avait mené, avant cette pandémie, une campagne de vaccination d’une cette ampleur. L’apprentissage dans ce poste était quotidien.

Bien que n’ayant pas été spécialement formé pour ce service, mon expérience et ma formation en santé publique ont été de véritables atouts pour la gestion de ce centre de vaccination. Mes relations avec des centres médicaux et d’autres professionnels de la santé nous ont aidés à embaucher des étudiants en médecine et des professionnels pour optimiser à la fois la vitesse et la qualité du centre.

Malgré mon jeune âge, mais grâce à ma volonté de bien faire et mon engagement total, j’ai pu travailler efficacement avec la Mairie de Saint Cloud pour aider à l’organisation de ce qui a finalement été un centre de vaccination réussi, efficace et abouti. Il est très important pour l’avenir que les secteurs publics et privés coopèrent, notamment à des fins de santé publique. C’est grâce à ces systèmes de collaboration entre ces deux écosystèmes, que nous pourrons avoir les meilleurs résultats, surtout en temps de crise.

Juliette DUPERE
Experte en Santé Publique
Coordinatrice d’un Centre de Vaccination

La pollution numérique : une réalité tout sauf virtuelle

Cette période très particulière est l’occasion de prendre conscience que nous sommes devenus hyper connectés et de découvrir que l’impact du numérique n’a rien de virtuel.

Lorsqu’on aborde la question des émissions de CO2, le numérique est un domaine dont on parle peu. On pense plus aux transports, à l’industrie ou à l’agroalimentaire, mais la pollution numérique est bien réelle, et elle augmente d’année en année (1). On peut d’abord penser que son impact est marginal, mais certaines études l’estiment à quatre fois les émissions de CO2 annuelles de la France (2).

Un problème potentiel est la présence de conséquences non désirées à partir d’actions considérées comme rationnelles. Lorsque cette pollution digitale devient un problème, comment pouvez-vous y remédier ?


La première étape pour réduire ces émissions est de les identifier. Si on pense à l’utilisation d’un service numérique, on peut différencier trois composantes :
les terminaux (smartphones, ordinateurs, objets connectés, etc)
– le réseau (box internet, câbles de fibre optique, câbles réseau)
– les serveurs (data centers des GAFAM ou hébergeurs web)

On pense souvent que le problème vient majoritairement des data centers et des géants du numérique, mais il vient en fait de nous ! Selon les sources, ce sont nos terminaux qui émettent le plus de CO2, et cela représente environ deux tiers de la pollution numérique (2).

Mais alors, comment expliquer cette pollution des terminaux ? La majeure partie vient de leur fabrication. Par exemple, on dit qu’un smartphone fait quatre fois le tour du monde avant d’arriver dans notre poche. En effet, sa fabrication nécessite des dizaines de matériaux répartis aux quatre coins du globe. L’indium de l’écran vient majoritairement de Chine, provoquant des questionnements géopolitiques sur son approvisionnement (3). Le lithium des batteries provient du Chili et d’Australie en causant de graves dégâts sur l’environnement local (4). Le cobalt, lui aussi utilisé dans les batteries, vient du Congo, où des enfants meurent dans les mines pour l’extraire (5). Des dizaines d’autres matériaux sont en plus nécessaires pour le processeur, la coque ou encore le vibreur, rendant la fabrication d’un smartphone extrêmement complexe. Cette complexité a un coût supplémentaire à la fin de vie d’un téléphone, puisqu’il est extrêmement compliqué voire impossible de recycler certaines parties d’un smartphone. En cause : des alliages de métaux bien plus complexes à traiter que des métaux simples.

Nous avons besoin de téléphones et d’ordinateurs dans notre quotidien, alors comment réduire les émissions qui leur sont liées ? Puisque l’essentiel de la pollution numérique vient de la fabrication des terminaux (et donc pas à leur utilisation, ou encore aux data centers), il existe plusieurs solutions. On peut par exemple allonger la durée de vie de son smartphone ou de son ordinateur, qui sont respectivement de 2,5 et 5 ans en moyenne. Pour cela, en cas de problème, il faut penser à la réparation plutôt qu’à un rachat. Certains acteurs comme Fairphone produisent des téléphones durables et très facilement réparables. Le reconditionné et l’achat d’occasion sont aussi de bonnes solutions pour limiter l’impact environnemental du numérique.


La pollution numérique : comment réduire son empreinte digitale ? (10)

Il faut aussi chercher les causes d’un changement de smartphone ou d’ordinateur. Pour un téléphone, les raisons principales sont : lenteurs, téléphone endommagé et téléphone plus à jour. Les lenteurs et la compatibilité sont de la responsabilité des concepteurs de services numériques qui doivent donc créer des applications plus légères et plus largement compatibles. En effet, les lenteurs viennent majoritairement de services trop lourds plutôt que d’un matériel trop vieux et défaillant. Il faut donc pousser les entreprises du numérique à l’éco-conception (6), au même titre que les améliorations de performance et d’accessibilité, déjà plus largement pratiquées.

L’impact de nos appareils


La technologie fait partie intégrante du développement produit. Bien qu’elle présente de nombreux avantages, elle présente aussi quelques inconvénients. Le secteur numérique consomme environ 10% de l’électricité mondiale selon un rapport de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME). C’est autant que le secteur de l’aviation civile. Si rien est fait, en 2025, le numérique polluera autant que le trafic automobile mondial.

La première étape est de prendre conscience de cet impact et d’essayer de le mesurer, au moins à l’échelle individuelle. L’idée n’est pas de se passer complètement d’internet (de plus que cela devient compliqué) mais bien de faire au mieux avec les moyens du bord.

5 manières d’éviter la pollution numérique (9)

De plus, nous devons nous questionner sur nos besoins. Il est indispensable d’avoir un téléphone et un ordinateur pour travailler et nous divertir, mais nous pouvons peut-être nous passer d’objets connectés : a-t-on vraiment besoin d’une montre ou d’une brosse à dents connectée dans notre vie de tous les jours ? Ils apportent certes du confort, mais qui est à mettre en perspective par rapport à leur impact environnemental.

Une recherche Accenture montre que 71 % des entreprises interrogées connaissent ou connaîtront des perturbations dans un avenir proche. Les nouveaux produits doivent être adaptés à l’évolution mondiale pour répondre aux besoins changeants des clients.

Quelques conseils peuvent être avancés pour réduire sa pollution numérique :
– Garder plus longtemps ses équipements (passer de 2 à 4 ans d’usage pour un ordinateur améliorerait de 50% son bilan technologique environnemental);
– Limiter les consommations d’énergie de vos appareils;
– Visionner ses vidéos de façon « éco-responsable » (préférer le téléchargement au streaming / éviter la 4G pour lire les vidéos…).


En conclusion, les trois mots à retenir sont, dans cet ordre : Sobriété, Optimisation et Innovation. Dans le domaine du numérique, l’essentiel de la réduction des émissions viendra de nous, en réduisant nos achats d’appareils électroniques : c’est la sobriété, qui est le levier d’action principal. Ensuite, les entreprises du numérique doivent optimiser leurs applications et les rendre plus compatibles. La récente décision de Microsoft de rendre Windows 11 incompatible avec les ordinateurs vieux de plus de 4 ans va complètement à l’encontre de cette idée (7). Enfin, les concepteurs d’électronique peuvent et doivent continuer la recherche et l’innovation, qui pourraient par exemple permettre l’utilisation de matériaux plus performants et durables pour nos appareils électroniques (8).

« La sobriété numérique est un état d’esprit avant d’être une solution technique » – Frédéric BORDAGE

Benjamin MORALI
Consultant IT

Développeur Full Stack
Octo

Sacha GAILLARD
Maire-adjoint Ville de Saint-Cloud
Président-fondateur d’EspriTerritoires

(1)https://www.lexpress.fr/actualite/societe/infographies-que-represente-la-pollution-numerique-en-france_2152518.html

(2)https://fr.statista.com/infographie/19739/empreinte-carbone-internet-et-univers-numerique-mondial-emission-de-co2/

(3)https://fr.wikipedia.org/wiki/Indium#Ressources

(4)https://fr.wikipedia.org/wiki/Lithium#Impact_de_l’extraction

(5)https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/mines-de-cobalt-des-geants-de-la-tech-mis-en-cause-dans-la-mort-denfants-1157075

(6)https://collectif.greenit.fr/ecoconception-web/115-bonnes-pratiques-eco-conception_web.html

(7)https://www.rtbf.be/tendance/techno/detail_votre-ordinateur-sera-t-il-compatible-avec-windows-11?id=10846294

(8)https://www.frandroid.com/produits-android/hardware/batterie/231795_nouvelle-technologie-tripler-capacite-batteries-au-lithium

(9)https://mymushin.com/5-manieres-deviter-la-pollution-numerique-lors-de-la-creation-de-nouveaux-produits/

(10)https://zds.fr/la-pollution-numerique/

Les GovTechs sont l’avenir du service public

L’acronyme GovTech recouvre l’ensemble des solutions technologiques qui transforment et travaillent avec les services publics (mot provenant de la contraction des mots anglais « Goverment» et «Technology»). De manière plus exhaustive, le rapport Roland Berger les définissait comme “toute start-up technologique dont le produit ou le service s’appuie sur une technologie nouvelle ou émergente, ayant dans son portefeuille de clients au moins une entité publique, et avec pour vocation d’améliorer l’action publique et de créer les services publics de demain”. Doctolib, OpenClassroom, CityScoot, Roomba en sont quelques exemples. Que ce soit dans le domaine de l’éducation, de la mobilité, de la santé ou du patrimoine, toutes ont en commun d’avoir imaginer des solutions utiles aux citoyens et à l’administration.

Néanmoins, aujourd’hui en France, de nombreux freins existent au développement des GovTech.

1. Force est de constater que le secteur public n’est pas habitué à faire confiance à de nouvelles entreprises, nouvellement implantées, qui proposent des solutions innovantes ni à contractualiser avec ces dernières. Cela s’explique en partie par les procédures de passation de marchés publics complexes empêchant l’accès à la commande publique des jeunes pousses. Aussi, les obligations de publicité et de mise en concurrence et des cahiers des charges peu adaptés à l’innovation représentent de réels entraves au développement des GovTechs.

2. De plus, dans les territoires, la fracture numérique existe et se matérialise de plusieurs manières :

Au niveau territorial : Dans certains territoires et principalement dans les “zones blanches”, la connexion à un réseau de qualité est impossible, ce qui rend complexe l’insertion de nouvelles solutions numériques.


Au niveau humain : Il existe de très grandes disparités entre les administrés dans la connaissance et dans l’usage d’Internet. Les solutions proposées doivent donc être adaptées et simples d’utilisation. Dans une démarche vertueuse, les GovTech peuvent contribuer à la formation des agents ou des usagers, main dans la main avec les dispositifs déjà existants.

Il ne s’agit alors pas d’imposer des solutions numériques aux collectivités pour améliorer le service public sans prendre en compte toutes ces problématiques. Pour une GovTech, l’essentiel est de co-construire son service, son outil ou son produit avec les agents et les administrés afin que celui-ci réponde aux besoins opérationnels. L’enjeu est qu’il soit utile, utilisé et utilisable.

3. Les services publics manient des données privées mais ne les exploitent pas. On parle alors de données en
opensource, et, de manière tout à fait logique, les pouvoirs publics, ont parfois la crainte que ces nouveaux outils ne soient pas sécurisés.

Dans cette logique, l’Etat-Plateforme vise à simplifier les services publics numériques pour tous les citoyens et à encourager le partage des données pour développer une administration plus ouverte et transparente. Cette notion d’Etat-Plateforme a été défini par Tim O’Reilly dans Government as a Platform dans lequel l’essayiste montre l’intérêt pour l’Etat à l’ère du numérique d’adopter des stratégies de plateformes. avec le concept d’Etat-Plateforme, l’administration entend offrir de meilleurs services numériques par une collaboration accrue avec les citoyens. Typiquement, cette participation citoyenne peut être soutenue par l’activation simultanée de trois leviers que sont :
– L’Open Data,
– L’Open Source (logiciel et matériel)
– L’Open API (La Commune étant un OS ouvert en mode « Plug-In »)


La loi pour une République Numérique du 7 octobre 2016 prévoit plus précisément l’ouverture de quatre types de données, tentant ainsi d’imposer un open data « par défaut » et vise :
– Les bases de données et leur contenu,
– Les documents communiqués à des particuliers suite à des procédures « CADA » ainsi que leurs mises à jour,
– Les données dont l’administration qui les détient estime que leur publication présente un intérêt économique, social ou environnemental,
– Les principaux documents figurant dans le répertoire d’informations publiques prévu par l’article 17 de la loi CADA.

L’arsenal législatif contraint donc les collectivités à ouvrir leurs données, mais cette exigence n’est souvent pas accompagnée des moyens (notamment financiers) nécessaires et utiles pour permettre effectivement cette ouverture.


En comparaison avec nos voisins européens, la France est en retard dans ce domaine, et quel dommage. Le gouvernement du Grand Duché de Luxembourg s’est par exemple doté d’un GovTech Lab qui vise à accélérer la transformation technologique de l’Etat notamment par le biais d’appels à solutions. Depuis les années 1990, c’est l’Estonie qui fait aussi office de figure de pointe en la matière. Le pays a créé une réelle société administrative numérique. Bref, on peut quasiment tout faire sur Internet sauf se marier ou divorcer. En Grande-Bretagne, le pilotage de la gouvernance numérique de l’Etat est regroupé “au sein d’une agence autonome créée en 2011 rattachée au Cabinet Office, les Gouvernment Digital Service”. En France, cette gouvernance est relativement éclatée, ce qui floute la compréhension du rôle de toutes les parties prenantes et ne permet pas d’identifier les interlocuteurs précis sur le sujet. En Grande- Bretagne, l’association Public œuvre aussi afin de développer un réel réseau, et a participé dernièrement à l’organisation du GovTech Summit en 2021 à Londres.

Mais, attention, l’évolution est aussi en marche en France. Et tout cela, impulsé par un gouvernement qui compte développer la numérisation des services publics, et qui avance pas à pas notamment dans le cadre du Plan Action Publique 2022. Pour mener à bien les missions de ce Plan, le gouvernement Philippe a mis en place  un le Comité Interministériel de la Transformation Publique (CITP) qui se réunit deux fois par an pour faire un point d’étape sur l’avancée du processus. Aussi,  dès décembre 2018, un décret a autorisé, pour 3 ans et à titre d’expérimentation, les achats innovants de moins de 100 000 euros sans procédure de publicité et de mise en concurrence. Les gouvernements successifs augmentent le seuil minimum de passation de marchés publics en appel d’offre pour ouvrir la commande publique à des petites entreprises. Depuis 2019, l’Etat a créé la Direction interministérielle du Numérique, transversale, chargée de piloter la numérisation de l’Etat. L’ANSSI joue aussi un rôle prépondérant et rassurant pour les collectivités en délivrant des certifications de produits.

De fait, les collectivités doivent prendre conscience de l’intérêt de l’innovation pour le service public rendu aux usagers afin de s’insérer réellement dans la dynamique enclenchée par l’Etat. Les startups, par définition s’adaptent facilement, évoluent perpétuellement, en fonction des besoins des clients. Les GovTech ont beaucoup à apporter au service public. Elles permettent de simplifier les démarches administratives grâce à des méthodes agiles et des outils ergonomiques. L’Etat doit encore aller plus loin et il est nécessaire que les GovTech se regroupent ensemble pour se faire connaître et peser dans l’écosystème. Il existe aussi un réel enjeu à pousser des champions français des GovTech pour ne pas dépendre des GAFA et gagner en souveraineté.

Comme le rappelle la Ministre de la transformation publique, les GovTech ont pour but de  “simplifier la vie des Français et de rendre les services publics efficaces et à la hauteur des attentes”.

Eloïse RICARD
Chargée d’Affaires Publiques
Roomba

Justine BA
CEO Roomba

Sacha GAILLARD
Maire-adjoint Ville de Saint-Cloud
Président-fondateur d’EspriTerritoires