Le secteur de l’hôtellerie – restauration face à la crise Covid 19

Le secteur de l’hôtellerie-restaurant est décimé par la crise du Covid19, cela s’explique en partie par la dureté des mesures sanitaires mise en place pour tenter d’endiguer la transmission du virus.

A noter tout d’abord que depuis le 17 mars 2020, avec les différents couvre-feu et confinement, les Cafés – Hôtels et Restaurants ont eu l’obligation de renoncer à l’accueil du public et ont dû adapter leurs pratiques. Certains préfèrent rester tout simplement fermé sans chercher de solutions de substitution. Soit en raison du fait qu’ouvrir pour les commandes coûtent plus cher que de rester fermé ou bien alors car leurs cuisines ne se prêtent pas au click and collect / livraison. Ce premier cas de figure peut se présenter pour un établissement dans un quartier de bureau car avec le télétravail et les clients ne se déplacent plus il y a moins de passage.

En réalité, il n’y a jamais eu d’obligation de « fermer » à proprement parler mais une interdiction de recevoir du public dans des conditions strictes comme en août et octobre 2020 pour les restaurants et cafés.

Pour le secteur de l’Hôtellerie-Restauration le souci n’est pas tant de savoir s’ils ont le droit de rester ouvert avec des conditions strictes mais plutôt de savoir quand et comment l’accueil des clients sera possible. Il s’agit là du sujet de discorde principal aujourd’hui avec les pouvoirs publics. D’un côté les hôtels peuvent accueillir le public en sécurité en suivant un protocole sanitaire strict (room service, gel hydroalcoolique à l’entrée des établissements et dans les chambres) et de l’autre, le gouvernement a décidé de faire au plus simple en empêchant la réception de la clientèle pour une durée indéterminée dans les Cafés et Restaurants. Une forme de paradoxe s’installe et l’incompréhension est de mise.

La réouverture était prévue pour le 20 janvier 2021 pour les restaurants mais cela a été reporté à une date ultérieure qui pourrait être dans le courant du mois d’avril. Pour les établissements dont la principale source de revenu n’est pas l’alimentation (les bars), c’est encore plus flou puisqu’il n’y a aucune date de prévu.

Quid des aides pour affronter la situation ?

En restant fermé il n’y a pas de vente (sauf le « à emporter » qui ne couvre pas l’ensemble du chiffre d’affaires habituel de ces établissements) et donc il est acquis de tout le monde que sans vente il n’y a pas de chiffres d’affaires, mais les charges (loyers- eaux – électricités – gaz) et emprunts bancaires, eux, courent bien toujours ou sont, au mieux, reporter.

Les entreprises qui ne sont pas fermées mais qui ont perdu au moins 50 % de leur chiffre d’affaires peuvent bénéficier de l’aide jusqu’à 10.000€, ou d’une indemnisation de 15 % du chiffre d’affaires mensuel, via le fonds de solidarité.

L’indemnisation peut être portée à 20 % du chiffre d’affaires pour les entreprises de ce secteur qui ont perdu 70 % de leur chiffre d’affaires. L’entreprise ne doit pas avoir plus de 20 salariés et faire un maximum de 2 millions d’euros de chiffre d’affaires. Cela ne semble pas satisfaire pas tout le monde, l’inverse aurait été étonnant.

Des chefs d’entreprises se plaignent que l’aide de 10.000€ ne suffise pas. Il ne faudrait pas de plafond à cette aide. Un établissement faisant 1 million d’euros de chiffre d’affaires annuel et qui est éligible à l’aide ne se verra indemniser que de 10.000€ au maximum. Un établissement indépendant, ne rentrant dans aucune de ces cases n’aura le droit à aucune aide. Le « quoi qu’il en coute » aura peut-être servi à limiter la casse mais il semble commencer à trouver ses limites aujourd’hui.

Comment vont-ils s’en sortir ?

D’autres aides existent sous forme d’exonération, par exemple le loyer est annulé durant la fermeture administrative pour les TPE et PME . Il y a également une exonération de cotisations sociales qui s’appliquera aux TPE et aux PME de ces secteurs pendant la période de fermeture. Elle s’appliquera automatiquement à toutes ces entreprises, qu’elles aient déjà acquitté ou non leurs cotisations. Mais les entreprises de taille intermédiaire et les grandes entreprises de ces secteurs ne bénéficiant pas de l’exonération automatique pourront obtenir des étalements longs des charges sociales et fiscales reportées et, au cas par cas, solliciter des annulations de dette en fonction de leur situation financière.

On voit donc que le gouvernement met en place des aides financières pour tenter de maintenir l’économie à flot et garder ce fleuron de l’économie française, de la culture et de la renommée du pays.

N’oublions pas qu’après les attentats de 2015 à Paris, le nombre de touristes n’a cessé de grandir en France pour battre en 2017 et 2018 des records. Le premiers trimestre 2019 était sur les bases d’un nouveau record bien que le pays ait été fermé début mars 2020.

Concernant l’hôtellerie qui reste ouvert le secteur rivalise d’idées pour attirer les clients avec un protocole sanitaire strict.

Certains louent la chambre à l’heure pour faire du télétravail hors de chez soi, ou faire des réunions comme au café et garder des habitudes anciennes. Le lit est par exemple enlevé pour limiter le travail du personnel nettoyant. Enfin pour les nostalgiques du grand écran un hôtelier parisien offre la possibilité à quiconque de louer une chambre pour regarder un film confortablement installé.

En conclusion, il est aujourd’hui très compliqué de savoir quand les restaurants et cafés rouvriront. Encore plus compliqué de savoir quand les conditions d’ouverture redeviendront comme avant. Mais une chose est certaine : continuez d’aller chez votre restaurateur favori lui commander des plats à emporter, continuez d’aller dans des hôtels mais réservez en direct et non pas sur les sites de réservations d’hôtels qui appliquent des commissions importantes (15 voir 20% selon l’hôtel), continuez de rêver et protégez-vous contre la Covid en respectant les gestes barrières car sans cela il ne sera pas possible de débattre de choses futiles ou utiles de sitôt dans notre bar – restaurant – hôtel favori jusqu’à pas d’heure, comme avant.

Sebastien GARCIA
Chef de rang Bristol

Sacha GAILLARD
Adjoint au maire
Ville de Saint-Cloud
Président-fondateur d’EspriTerritoires

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